24 oct. 2022
En cette fin de saison estivale, le bilan de la politique de gestion des mouillages est positif. En 2022, le panel règlementaire complet élaboré depuis 2019 par la préfecture maritime de la Méditerranée, associé à une coordination efficace de la chaîne de contrôle, portent leurs fruits.
La politique volontariste menée depuis plusieurs années vise deux objectifs :
- protéger la posidonie, espèce endémique de Méditerranée fondamentale à l’écosystème local, en régulant les zones de mouillage ;
- préserver l’espace maritime et littoral des pollutions aux hydrocarbures et plastiques, en régulant la durée des mouillages ;
Face à l’urgence environnementale, la préfecture maritime a lancé en 2019, en concertation avec les acteurs socio-économiques de chaque département, un chantier important afin de faire évoluer le dispositif réglementaire encadrant le mouillage des navires. Cette démarche globale a été conduite selon les principes suivants :
- pédagogie sur les enjeux que représentent l’environnement marin et la posidonie en particulier ;
- concertation afin de définir localement les zones de mouillage ;
- accompagnement pour mettre en place des contreparties, comme les bouées d’amarrage et les zones de mouillage et d’équipement léger (ZMEL) ;
- fermeté envers les contrevenants qui s’exposent à des peines allant jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 150 000€ d’amende.
Grâce à une excellente coordination de la chaine de contrôle impliquant notamment, le centre d’appui pour le contrôle de l’environnement marin (CACEM), les sémaphores de la Marine nationale et les unités de l’action de l’État en mer (AEM), ce chantier, abouti en 2022, montre ses premiers résultats :
- le pourcentage de mouillages sur les zones interdites a baissé de façon significative par rapport à la saison 2021, malgré une fréquentation stable, voire en hausse dans certains secteurs ;
- la pression sur les herbiers de posidonie continue de décroitre, même si les efforts doivent se poursuivre pour la petite plaisance. Depuis l’année 2020, la pression exercée sur l’espèce a ainsi été divisée par 3.
Par ailleurs, l’arrêté limitant la durée des mouillages à 72 heures pour tout navire, signé en juin 2022, permet de lutter contre les navires ainsi que les « épaves », dont les conséquences néfastes sur le littoral méditerranéen sont avérées :
- en matière de sécurité maritime, car cela entraîne une congestion de l’espace maritime et accroit les risques de collision, notamment en période estivale. Ces risques sont également accentués par certaines « semi-épaves » qui gisent au mouillage entre deux eaux ;
- en matière d’environnement marin, car outre la dégradation d’espèces végétales marines due au ripage dans la durée des ancres sur le fond, ces navires délaissés rompent fréquemment leur mouillage lors des épisodes de mauvais temps et viennent s’échouer sur le littoral, occasionnant des pollutions multiples.
Depuis 2020, 21 épaves ont ainsi été retirées des eaux, dont deux yachts de 30 et 55 mètres.